dimanche 29 mars 2009

Pâques

C'est le jour le plus saint du calendrier chrétien. Il marque la fin du jeûne du Carême.
« Pâque », de l'hébreu פסח Pessa'h « il passa [par dessus] » d'où « passage », est le nom de la fête juive qui commémore la sortie d'Égypte. D'après les Évangiles, c'est pendant cette fête juive[2] qu'eut lieu la résurrection de Jésus ; c'est pourquoi le nom a été repris pour désigner la fête chrétienne. Le mot hébreu donne en latin Pascha dont dérive le mot français après amuïssement du s et remplacement de as par un â avec un accent circomflexe.
La forme « Pâque orthodoxe » est utilisée pour désigner cette fête dans les Églises orthodoxes. Pour les autres Églises, cette forme est vieillie et la forme avec « s » lui est préférée.

Date

Pâques et les fêtes qui y sont liées se déroulent à des dates variables du calendrier grégorien (qui suit le mouvement du soleil et les saisons). Les dates contemporaines de Pâques sont les dimanches 23 mars 2008, 12 avril 2009 et 4 avril 2010 du calendrier grégorien. En fait, elles sont basées sur le calendrier lunaire, comme celui utilisé par les Juifs pour fixer notamment la date de la Pâque juive.
Après le Ier concile de Nicée en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe. Ainsi, Pâques est célébrée le dimanche après le 14e jour du premier mois lunaire du printemps. Donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps. Dans la pratique, il est plus simple de revenir aux origines : Pâques correspond au premier dimanche qui suit la première pleine lune de Printemps. En revanche, la date peut varier suivant la longitude de la ville où l'on effectue l'observation. Les catholiques choisissent Rome.
Finalement, toutes les églises acceptèrent la méthode d'Alexandrie qui place l'équinoxe de printemps dans l'hémisphère Nord le 21 mars (alors que le vrai peut intervenir un ou deux jours avant ou après).
Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les dernières utilisent toujours le calendrier julien originel. Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre église occidentales et orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais échoua.
Le calcul de la date de Pâques est assez complexe et connu sous le nom de Comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver. La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss avait quelques erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 au lieu du 19 avril). De nombreux autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules. Voir des calculs détaillés dans l'article du calcul de la date de Pâques.
Les deux jours de Pâques (le dimanche et le lundi) sont reconnus comme jours fériés par la plupart des pays de tradition chrétienne, excepté aux États-Unis où Pâques est célébrée seulement le dimanche de Pâques et non pas aussi le lundi de Pâques, en revanche, le vendredi saint y est férié. En France par exemple, le lundi de Pâques est férié depuis la loi du 8 mars 1886. Dans les départements de l'Alsace et en Moselle le vendredi saint, qui précède le dimanche de pâques est également férié.

Symbolique

La lumière
Pour les chrétiens, le symbolisme de la lumière de Pâques a un sens cosmique. La référence à l'équinoxe et à la pleine lune (voir plus haut la Date de Pâques) n'est pas pour eux quelque chose de fortuit : elle est voulue par Dieu lui-même. Ce n'est qu'à l'équinoxe que le Soleil éclaire toute la Terre tandis que, au même moment, la pleine lune continue à réfléchir ses rayons pendant la nuit.
Certains symboles de la fête de Pâques sont à retrouver parmi ceux de la fête juive de Pessa'h et ont pris une autre signification par rapport au Christ. D'autres se rapportent aux épisodes relatés dans les Évangiles.

L'agneau sacrificiel

La meilleure identification provient du chapitre 53 du prophète Isaïe (versets 5 à 7) « Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l'Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, il s'est humilié et n'a pas ouvert la bouche, Semblable à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n'a pas ouvert la bouche. »
Le fils d'Abraham se transforme en fils de Dieu : « Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. » (Luc chapitre 1, versets 31 et 32). C'est d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il sera crucifié : « Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. » (Jean 19:7).
Le bélier que trouve Abraham devient l'Agneau de Dieu : « Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1:29)
Il ne dit rien : « Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et lui dit : Es–tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni ? » (Marc chapitre 14, verset 61)
Mais cette mort mène à la résurrection : « Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. » (Matthieu 16:21) mais que l'on retrouve aussi dans (Matthieu 20:19 - Luc 9:22 - Luc 13:32 - Luc 18:33 - Luc 24:46).


Le sang
Le sang des béliers servait de signe pour épargner les Hébreux lors de la délivrance et de la sortie d'Égypte : « Quand l'Éternel traversera l'Égypte pour frapper et qu'il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par–dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. » (Exode 12:23).
Ce même sang permet la relation avec Dieu via le Christ : « C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Hébreux 13:12)

L'évangile

Jésus et ses disciples,tous juifs, ont donc naturellement fêté cet évènement tout en lui donnant un sens plus profond (pour les chrétiens), car assimilant la sortie d’Égypte à la délivrance définitive de la désobéissance à Dieu,une des significations du mot péché :
« Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. » — Apocalypse, chapitre 11, verset 8

Le pain

Concernant le pain, les chrétiens sont aussi appelés à ôter le levain de leur vie. Dans l'Évangile, cela prend une signification spirituelle :
« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de s’écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples : Gardez–vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie » — Luc 12:1
Ou encore dans une lettre de saint Paul :
« Il n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez–vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez–vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. » — 1 Corinthiens, chapitre 5, versets 6 à 8

La fête

Fête religieuse

Pâques est une fête dite « d’obligation » dans l'Église catholique, c'est-à-dire qu’il est obligatoire de chômer et d'assister à la messe. Pendant longtemps, Pâques était le jour de l'année où les fidèles allaient communier, ce qui leur imposait d'aller se confesser préalablement. On employait l'expression « faire ses Pâques ». C'est aussi l'occasion pour le Pape de prononcer sa bénédiction urbi et orbi.


Les œufs de Pâques

La tradition d'offrir des œufs remonterait à l'Antiquité. Déjà, les Égyptiens et les Romains offraient des œufs peints au printemps car ils étaient le symbole de la vie et de la renaissance.
L'Église ayant instauré au IVe siècle l'interdiction de manger des œufs pendant le Carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême - n'ayant pas été mangés - étaient alors décorés et offerts. De nos jours, le jeûne n'est plus observé aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée.

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