dimanche 7 juin 2009

Jean-Marie Le Clézio : une voix qui porte

Le Pen World Voices Festival a démarré sa série de rencontres en beauté à New York avec l’écrivain Jean-Marie Gustave Le Clézio. Le lauréat du prix Nobel de littérature 2008, ambassadeur de la langue française, a trouvé, en anglais, les mots pour faire entendre sa voix unique. D'autres évènements, avec à l'affiche des écrivains du monde entier, dont Muriel Barbery, l'auteur de L'Élegance du Hérisson, sont programmés toute la semaine.
L’entrée sur scène du prix Nobel de littérature aurait pu être solennelle, mais l’arrivée de Jean-Marie Le Clézio, immense et droit, accompagné de son interlocuteur d’un soir le journaliste américain du New Yorker Adam Gopnik, de taille nettement plus modeste, a surtout déclenché les rires du public dans la salle comble du 92nd St. Y.
Parmi les spectateurs, Barbara et Gérald qui prennent tous deux des cours de français au French Institute Alliance Fançaise de New York ( Fiaf ) et qui justement étudient L’Africain de Le Clézio, comme l’attestent les nombreux commentaires apposés en marge de l'exemplaire de poche de Barbara. Violette, elle, du New Jersey mais Française de cœur, tient dans ses mains un exemplaire d’un essai Ballaciner, acheté en France l’automne dernier quand les ouvrages du tout récent prix Nobel de littérature se sont mis à embellir les vitrines des librairies. Elle espère qu’une séance de dédicace suivra… Jim est venu par curiosité mais, comme les autres, repartira enchanté par l’heure passée avec l’écrivain.
Pour un homme qui n’a jamais caché son aversion pour les interviews ou les apparitions publiques, J.-M.G. Le Clézio s’est prêté au jeu avec aisance et humour, ménageant ses effets, aidé en cela par Adam Gopnik qui l’amènera en 50 minutes à évoquer ses racines, ses années formatrices, les méfaits du colonialisme et le rôle de la littérature…
Il est toujours un peu difficile de savoir où J.-M.G, le voyageur, a posé ses valises. En fait, il vit depuis plus de trente ans à Albuquerque au Nouveau-Mexique où il enseigne le français. « Avant cela je vivais à Mexico mais c’était devenu un endroit trop dangereux pour élever une famille avec de jeunes enfants, donc on a fait comme beaucoup de Mexicains, on a traversé la frontière… »
Une de plus pour l’auteur de Désert, Onitsha ou Ourania qui est né à Nice en 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale. « Je n’ai pas une connaissance historique de la guerre. Elle est liée à des expériences, des sensations. Je me souviens des bombardements par les Canadiens qui voulaient toucher les positions allemandes, le bruit…Je me suis retrouvé au sol, tremblant... Ou encore de la faim qui me tenaillait. Je me revois mendiant de la nourriture le long de la route où passaient les soldats américains qui distribuaient du pain et des chewing-gum. »
Il est né à Nice donc mais ses parents sont Mauriciens et J.-M.G.Le Clézio ne manque jamais une occasion de revendiquer sa double appartenance. « Je ne parvenais pas à considérer la France comme mon pays… J’ai dû, enfant, trouver ma place et je l’ai trouvé dans les livres… » C’est donc dans la bibliothèque de sa grand-mère qu’il découvre le monde, notamment à travers les dictionnaires où il apprend le destin tragique des Indiens du Pérou et les civilisations disparues qui l’ont toujours fascinées.
Le jeune homme n’est pourtant pas seulement un rat de bibliothèque… Il exprime sa chance d’avoir grandi dans des paysages aussi exceptionnels qui rendaient la guerre d’Algérie, si proche, de l’autre côté de la Méditerranée encore plus insupportable.« Certains de mes amis à l’époque ont été tués en Algérie… Je voulais fuir la France et ses guerres coloniales. Mais j ‘ai aussi eu la chance de pouvoir lire Camus sous les oliviers. »
Camus qui reçut le prix Nobel de littérature en 1957 et qui pendant son discours tenta d’expliquer pourquoi il ne pouvait choisir son camp pendant le conflit algérien. « Je l’aime pour cette impossibilité de faire un choix, cette faiblesse… La littérature n’est pas là pour apporter des solutions, donner des affirmations mais pour poser des questions. »
J.-M.G Le Clézio dont le premier roman, publié lorsqu’il avait 23 ans, Le Procès-Verbal (The Interrogation, 1963), fut marqué du sceau Nouveau Roman pour ses expérimentations stylistiques, se sentait en fait « plutôt proche du mouvement du roman juif new-yorkais… J'étais plus attiré par J.D.Salinger (A perfect day for Bananafish, 1948, The Catcher in the Rye, 1951) que je trouvais plus rebelle. »
Surtout, à cette époque, Le Clézio est touché par une nouvelle génération d’écrivains nés dans colonies françaises d’Afrique ou dans les Caraibes, qui expriment dans la langue française, celles de l’oppresseur, leur souffrance et leur soif de liberté.« J’ai toujours été sensible aux méfaits de la colonisation… Je viens d’une famille de “colons” de l’île Maurice. Je comprends parfaitement ce que Faulkner raconte dans ses romans, le sentiment de culpabilité ressentis parce qu'on est descendant de propriétaires d’esclaves. Lorsque je suis allé rejoindre mon père qui était médecin militaire au Nigéria, une colonie anglaise mais ce n’était pas mieux pour la population locale, j’ai été témoin de scènes très violentes. »
À ce point J.-M.G Le Clézio, qui a un chat dans la gorge, sort de sa poche une boîte de pastilles qu’Adam Gopnik prend un visible plaisir à décrire pour l'audience : couverte de photos de membres de l’Administration Bush barrées avec le mot indictment (mise en accusation).Le temps d’avaler la pastille, et il retrouve sa voix pour souligner que la littérature est le meilleur moyen d’entendre celles du monde… « Et Le Pen World Voices Festival est une des rares occasions où c’est possible… J’adore ce nom World Voices… »

http://www.france-amerique.com/articles/2009/04/26/jean-marie-le-clezio-une-voix-qui-porte.html
Jean-Marie-Gustave Le Clézio
Écrivain, l'un des grands auteurs francophones contemporains, l'un des plus traduits, prix Nobel de Littérature 2008Né en 1940 à Nice, d'un père mauricien d'origine bretonne et d'une mère française, Jean-Marie-Gustave Le Clézio partage sa vie entre la France, le Mexique, le Maroc... Il a aussi séjourné en Thaïlande, au Panama, en Angleterre et biensûr à Maurice. Depuis Le Procès-verbal (prix Renaudot en 1963), J-M-G Le Clézio a écrit une trentaine d'ouvrages, dont Désert (prix Paul Morand, 1981). Son épouse, Jemia, est d'origine Saharaouie. Ils ont écrit ensemble Gens des nuages (Stock, 1993) consacré à la terre ancestrale de Jemia, la Saguiet el Hamra.« Son œuvre, riche aujourd’hui d’une trentaine de livres (romans, essais, recueils de nouvelles, traductions), reflète ses préoccupations écologiques, sa révolte contre l’intolérance de la pensée rationaliste occidentale, sa fascination pour le monde indien des Amériques qu’il a découvert très tôt et qui a changé sa vie, une "expérience qui a changé toute ma vie, écrit-il dans son bel essai sur le rituel amérindien La Fête chantée (Gallimard, 1997), mes idées sur le monde et sur l’art, ma façon d’être avec les autres, de marcher, de manger, de dormir, d’aimer, et jusqu’à mes rêves". » (extrait de Label-France, décembre 2001)


http://www.bibliomonde.com/auteur/jean-marie-gustave-clezio-1032.html

vendredi 5 juin 2009

Pourquoi Jean-Marie Le Clézio mérite le Prix Nobel de Littérature

Dans « le Monde » des 19-20 octobre, une étonnante tribune d’un professeur de lettres, qui dit s’exprimer en tant que tel, (il y insiste et en est fier). Son propos : nous convaincre que Jean-Marie Le Clézio est un piètre écrivain. La méthode ? Inventer une classification ad hoc (les bons versus les mauvais) et extraire de l’œuvre abondante du romancier… en tout et pour tout huit lignes, celles qui débutent le texte de « l’Africain », récit publié en 2004 où l’auteur relate les années d’enfance passées en Afrique lorsqu’en compagnie de sa mère, il avait rejoint son père, médecin de brousse au Nigeria, qu’il n’avait pas connu jusque là. C’est le seul récit réellement autobiographique de Le Clézio (même si la plupart de ses romans tirent leur inspiration des épisodes de sa vie). Le Clézio est accusé par ce professeur du crime de banalité, de non littérarité à partir de huit lignes qui disent en effet l’évidence : « Tout être humain est le résultat d’un père et d’une mère ». Le procès et la méthode sont stupéfiants. Passons sur la mauvaise foi évidente qui consiste à bâtir cette dichotomie ad hoc où l’on range, contre toute attente Le Clézio entre Amélie Nothomb et Alexandre Jardin ( !), suggérant ce qu’on appelle parfois avec mépris une « littérature de gare » (bien qu’avant qu’il ne reçoive le prix Nobel, je n’aie jamais vu ses livres en promotion sur les rayons des kiosques ferroviaires…), mettant à l’autre pôle des écrivains, certes hautement estimables, mais pas si éloignés de lui de par leur style et leur manière de concevoir la littérature (comme Annie Ernaux). L’analyse des huit lignes en question est encore plus étonnante. Le professeur révèle ses « critères » : le seul élément qui pourrait à la rigueur sauver ces lignes, c’est…. à la ligne 4, un soupçon d’allitération : il est écrit « ils sont là avec leur visage, leurs attitudes, leurs manières et leurs manies etc. ». « manières et manies », à la rigueur… ça c’est bon, coco ! mais le reste… Ainsi, on a compris : la qualité littéraire d’un texte se mesure au nombre d’allitérations ou autres figures de styles. Oserons-nous dire : au nombre de jeux de mots ? (« comment vas-tu y’ au de poêle », ça marche aussi ?).
En réalité, la prose de Le Clézio est toute autre, et c’est là que réside sa faculté puissante d’envoutement, car elle se construit justement sur le rejet de ces artifices de littérarité.
Je lisais récemment (je ne l’avais pas encore lu) ce roman paru en 1995 : « La Quarantaine ». Magnifique roman qui s’ouvre sur la rencontre entre l’arrière grand-père du narrateur avec Rimbaud, qui ensuite se continue par un long voyage vers Maurice qui fait bien sûr escale à Aden, où l’on retrouve Rimbaud mais cette fois sur son lit de souffrance, puis par la quarantaine proprement dite, due à une épidémie de variole qui s’est déclenchée sur le bateau. Les passagers, dont le narrateur Léon sont alors installés dans une attente qui ne peut se nourrir que d’une lente et longue exploration d’une île, et d’une rencontre de l’autre : les pauvres, les coolies, qui ont été souvent abandonnés sur cette île depuis bien plus longtemps. Le style de Le Clézio se révèle dans la description de cette attente : accumulation de petites phrases sèches, comme si le souffle était suspendu, l’angoisse du personnage étant à peine devinée sous cette progression méticuleuse du texte, rythme en accord à la fois avec le battement régulier des vagues et le va et vient permanent qu’adopte le narrateur, partagé qu’il est entre la fascination que lui inspire le camps des Doms (où figure la belle figure de Suryavati) et la répulsion qu’il éprouve pour le camp des siens.
Ce roman à lui seul, est exemplaire, de la démarche de Le Clézio : il s’agit de fuir l’artifice et le convenu pour développer, d’une manière manquant peut-être « d’humour », voire « d’esprit », une vision du monde pure, du monde tel qu’il a pu apparaître avant que ne soient superposées les couches de discours qui ont voulu en faire un « objet de littérature ».
Le professeur de lettres auteur de cette tribune est comme ces gens qui croient que le secret du succès auprès d’amis consiste à être « drôle » à tout prix, par l’accumulation de mots d’esprit qui finissent par lasser, alors que ce que l’on attend d’échanges avec un ami est simplement une parole dépouillée d’artifices, qui dise la vérité des sentiments ou des préoccupations de l’instant.
Il y a bien sûr une poésie de ce style : elle se marque dans le rythme, comme quand, de l’accumulation due au hasard, des formes de branches et de galets sur la plage, naissent des harmonies où nous croyons voir des œuvres d’art. Le génie de Le Clézio est dans la manière de simuler ce hasard, de simuler « la Nature »-même, afin de nous faire croire que la beauté de l’œuvre est due à la seule beauté des choses (et des personnes), alors que bien sûr, il intervient dans cette description du Monde à la façon d’un poète. C’est pourquoi la vision du monde qu’il nous donne est si puissante, et porte en elle un tel message d’espoir : espoir en la possibilité d’un monde qui serait tel que l’écrivain nous le décrit, avec ces êtres humains rejetés qui viendraient enfin occuper le devant de la scène, nous faisant découvrir à nous-mêmes notre propre humanité, ainsi que le fait, pour le narrateur, Suryavati dans « La Quarantaine ».


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Voyage au pays des arbres - 1978



Solitaire, un garçon rêve voyagé, il va donc à la forêt a la découverte des arbres, en essayant de les comprendre. En premier il essaie de comprendre un vieux châtaignier on le regardant plus profondément. A tout moment il va réussir écouter parler les arbres, depuis lors, il va établir des liens d'amitié qui l'a amené à se sentir plus jamais seul.


Résumé du livre lullaby


Un matin du mois d'octobre, Lullaby décide de ne plus aller en cours. Elle écrit à son père, glisse dans un sac quelques objets et, empruntant le chemin des contrebandiers, part en direction de la plage. Un petit garçon qui revient de la pêche, une jolie maison grecque, mais surtout le soleil et la mer remplissent ses journées d'ivresse et de liberté. Un jour, pourtant, il faut revenir à l'école. Qui donc voudra croire à son étrange voyage ? Une rêverie adolescente lumineuse et poétique, une héroïne en quête de liberté. Retrouvez l'immense talent d'écrivain de J.M.G. Le Clézio, auteur contemporain majeur.

Le mer.......


le histoire des vacances


L'essort de l'automobile et de la caravane a égallement été un moyen de partir en vacance.
Au
XIXe siècle, les vacances étaient une valeur essentiellement aristocratique et bourgeoise : c'est le temps où les riches ne font rien (vacance veut dire "vide"). Ce sont les Anglais qui, les premiers, ont utilisé les vacances pour voyager, pour des raisons sanitaires et culturelles (la Côte d'Azur vers 1880). À partir de la fin des années 1940, avec l'apparition des voitures populaires, les vacances deviennent au contraire un moment où l'on bouge, où l'on voyage. Avec l'essor de la publicité, c'est maintenant quand on ne fait rien, quand on reste chez soi, qu'on pense avoir manqué ses vacances.
Quelques dates importantes :
1936, en France, les premiers congés payés, introduits par le gouvernement du Front populaire
1956, en France, 3e semaine de congés payés
1969, en France, 4e
1981, en France, 5e.

Voyage à Rodrigues

Voyage à Rodrigues est un roman de Jean-Marie Gustave Le Clézio. Il fait suite à un autre roman, Le Chercheur d'or. C'est un voyage sur les traces du grand père de l'auteur.
À la charnière des pages 44 et 45, une phrase englobe des idées et une formulation emblématique de la pensée de JMG Le Clézio. Un parallèle intéressant est fait entre d'une part les ancêtres libres qui voyageaient dans un monde exempt de frontières et d'autre part le peuple des oiseaux de mer.
"Le chercheur de chimères laisse son ombre après lui." C'est ainsi que JMG Le Clézio qualifie ce grand-père qui l'intrigue tant, qu'il traque sur ce caillou de l'océan indien qu'est l'île Rodrigues. Voyage initiatique s'il en est, à la rencontre de ses racines, sur les traces de ce grand-père qui croyait tant à la chimère, à 'l'île au trésor' qu'il y a consacré toute une partie de sa vie.
L'île Rodriges, à deux encablures de La Réunion et de l'île Maurice dont elle dépend, il la décrit comme "issue de la mer, portant sur elle l'histoire des premières ères : blocs de lave jetés, cassés, coulées de sable noir, poudre où s'accrochent les racines de vacoas comme des tentacules." Pour lui, c'est le bout du voyage. Pourquoi ce voyage à Rodrigues ? s'interroge-t-il. "N'est-ce pas comme pour le personnage de Wells, pour chercher à remonter le temps ?" Il se demande aussi comment un homme, son grand-père, a pu endurer pareilles conditions de vie, pareille solitude, comment définir cette obsession, cerner avec des mots 'cette fièvre du chercheur d'or', "le langage est un secret, un mystère", remarque-t-il en écrivain qui y a lui-même été confronté, mais celui de son grand-père est particulier, avec "la géométrie comme premier langage", fait de bribes, constitué au fur et à mesure de se recherches.
Ceci en dit long sur l'homme car "il n'y a pas d'architecture sans écriture". Cette obsession, cette recherche harassante d'un trésor hypothétique, c'est avant tout la quête d'un bonheur perdu après la vente de son domaine Euréka à Maurice et l'errance de la famille. Cette quête sonne comme une revanche, s'inscrit dans le destin de cette famille car "s'il n'y avait eu Euréka, si mon grand-père n'en avait été chassé avec toute sa famille, sa quête de l'or du Corsaire n'aurait pas eu de sens. Cela n'aurait pas été une aventure aussi inquiétante, totale". Le Clézio est frappé par ce contraste entre l'obsession solitaire de son grand-père et la guerre qui fait rage en Europe et dans le monde, c'est le rêve irréalisable comme le monde qui s'enfonce dans la guerre, qui impose sa présence inquiétante. "Comment oublier le monde, écrit-il, peut-on chercher le bonheur quand tout parle de destruction ?" C'est ainsi : "Le monde est jaloux... il vient vous retrouver là où vous êtes, au fond d'un ravin, il fait entendre sa rumeur de peur et de haine... "
Lui aussi, l'auteur, le petit-fils, se sent floué par ce voyage : "Maintenant je le sais bien. On ne partage pas les rêves".

jeudi 4 juin 2009

Le procés Verbal

Le premier roman de l'auteur, qu'il rédige à l'âge de vingt-trois ans. Une sorte de 'roman-puzzle' d'après ses dires. Adam Pollo vit retranché dans une maison abandonnée. Est-ce un évadé d'un hôpital psychiatrique ? Ou encore un déserteur ? Toujours est-il qu'il entretient un rapport particulier avec le monde qui l'entoure...

J-M. G. LE CLÉZIO. Celui qui n'avait jamais vu la mer, 1978La

mer était belle ! Les gerbes blanches fusaient dans la lumière, très haut et très droit, puis retombaient en nuages de vapeur qui glissaient dans le vent. L'eau nouvelle emplissait les creux des roches, lavait la croûte blanche, arrachait les touffes d'algues. Loin, près des falaises, la route blanche de la plage brillait. Daniel pensait au naufrage de Sindbad, quand il avait été porté par les vagues jusqu'à l'île du roi Mihrage, et c'était tout à fait comme cela, maintenant. Il courait vite sur les rochers, ses pieds nus choisissaient les meilleurs passages, sans même qu'il ait eu le temps d'y penser. C'était comme s'il avait vécu ici depuis toujours, sur la plaine du fond de la mer, au milieu des naufrages et des tempêtes.Il allait à la même vitesse que la mer, sans s'arrêter, sans reprendre son souffle, écoutant le bruit des vagues. Elles venaient de l'autre bout du monde, hautes, penchées en avant, portant l'écume, elles glissaient sur les roches lisses et elles s'écrasaient dans les crevasses. Le soleil brillait de son éclat fixe, tout près de l'horizon. C'était de lui que venait toute cette force, sa lumière poussait les vagues contre la terre. C'était comme une danse qui ne pouvait pas finir, la danse du sel quand la mer était basse, la danse des vagues et du vent quand le flot remontait vers le rivage.




http://www.lescorriges.com/article-2842--le_clezio__celui_qui_navait_jamais_vu_la_mer.php

Resumé de le livre: " L'inconnu sur la terre" de Le Clézio

C'est ici toute l'esthétique de l'auteur qui est présentée. De quelle manière ciseler un langage au-delà des mots, un 'langage-son' ou un 'langage-lumière' qui restituerait le merveilleux de l'univers ? Cet ouvrage constitue une véritable ode à la vie et aux éléments.

resumé de le livre " Poisson d'or" de le Clézio

'Quem vel ximimati in ti teucucuitla michin.' Ce proverbe nahuatl pourrait se traduire ainsi : 'Oh poisson, petit poisson d'or, prends bien garde à toi ! Car il y a tant de lassos et de filets tendus pour toi dans ce monde.' Le conte qu'on va lire suit les aventures d'un poisson d'or d'Afrique du Nord, la jeune Laïla, volée, battue et rendue à moitié sourde à l'âge de six ans, et vendue à Lalla Asma qui est pour elle à la fois sa grand-mère et sa maîtresse. A la mort de la vieille dame, huit ans plus tard, la grande porte de la maison du Mellah s'ouvre enfin, et Laïla doit affronter la vie, avec bonne humeur et détermination, pour réussir à aller jusqu'au bout du monde.

mercredi 3 juin 2009

la mer

Le terme générique de mer recouvre plusieurs réalités et peut désigner une grande étendue d’eau salée, une grande étendue d’eau salée différente des océans et une grande étendue sombre à la surface de la Lune.

Les définitions

Grande étendue d’eau salée

Cette définition confond les océans, les mers fermées ou ouvertes ainsi que les grands lacs salés. On la retrouve dans un contexte historique (du temps de Christophe Colomb, l'océan Atlantique porte le nom de mer océane) ou familier (opposition de la mer et de la montagne dans les vacances, la mer est bonne ? pour évoquer la température de l'eau aussi bien océanique que maritime).

Grande étendue d’eau salée différente des océans
Cette définition plus géographique apporte un classement dans les étendues d'eau salée. Les océans sont les plus grandes étendues d'eau salée. Viennent ensuite les mers de tailles variables. Les mers peuvent être ouvertes ou fermées c'est-à-dire en contact ou non avec les océans. Si elle est entourée quasiment de tous côtés par des terres, comme la mer Noire, elle est qualifiée de mer intracontinentale ou intercontinentale, tandis qu’une mer largement ouverte sur l’océan, comme la mer de Chine, est une mer bordière ; elle est dite épicontinentale quand elle recouvre un plateau continental, comme la mer du Nord.
Si la mer est en contact avec un océan elle se distingue de ce dernier par sa position géographique généralement enclavée entre des masses terrestres ou simplement limitée par le plateau continental. Ex. : La Manche communique avec l’océan Atlantique par la mer Celtique, mais elle s’en distingue par sa position médiane entre les côtes sud de l’Angleterre et les côtes nord de la France. Une mer en contact avec un océan peut se distinguer par des conditions physiques particulières. Ex. : la Méditerranée communique avec l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar. Elle se distingue de l’océan par sa position enclavée entre l’Europe, l’Asie (Proche-Orient) et l’Afrique et par des conditions maritimes différentes (différentiel de température entre l’océan et la mer, faune et flore distinctes, marée de plus faible amplitude pour la Méditerranée...). Autre exemple : la mer des Sargasses avec son accumulation d’algues brunes au large de la Floride se distingue de façon arbitraire de l’océan Atlantique.
Le terme de mer est aussi utilisé pour désigner certains grands lacs, en particulier lorsqu’ils n’ont pas de cours d'eau dans lesquels ils se déversent. C’est le cas par exemple de la mer Caspienne ou encore de la mer d'Aral. On parle alors souvent de mer fermée.

Grande étendue sombre à la surface de la Lune
Enfin, les grandes plaines lunaires sombres, situées en majorité sur la surface visible de la Lune, satellite naturel terrestre, sont par convention dénommées "Mers" (ex : Mer de la Tranquillité). Ces grandes plaines basaltiques avaient en effet été considérées comme des étendues d’eau par les premiers astronomes, avant l’utilisation de la lunette par Galilée pour l’observation du ciel.

Définition selon le droit international
En droit international, on appelle « mer » l’espace situé au-delà de la laisse de basse mer.
La mer comprend :
le fond marin (parfois dénommé plancher océanique et son sous-sol
la colonne d’eau et la surface
l’espace aérien surjacent.

Physique
Les mouvements de la mer
La mer est en perpétuel mouvement. Dans l’antiquité, celui-ci était attribué à des divinités : les colères de Poséidon, les jeux des Néréides, les monstrueux Charybde et Scylla.
Les mouvements de la mer sont complexes ; pour mieux les analyser, ils sont décomposés en mouvements élémentaires, dont les causes et les lois peuvent être étudiées séparément.
On distingue des mouvements ondulatoires, sous forme d’oscillations verticales :
la houle est provoquée par le vent ; sa période est de l’ordre de la seconde ou de la dizaine de seconde et son amplitude peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.
le clapotis est le mouvement que l’on constate dans un port, c’est la combinaison des houles réfléchies sur les parois.
les seiches, constatées dans les ports et les bassins ; d’une période variant d’une minute à plusieurs minutes, leurs amplitudes sont faibles (quelques dizaines de centimètres).
la marée est due à l’attraction de la lune et du soleil ; sa période est d’environ 12 heures, et son amplitude, très variable en fonction du lieu géographique, peut atteindre plus de dix mètres.
Les mouvements des courants sont des déplacements horizontaux.
Les grands courants ont pour origine des différences de densité de l’eau de mer (due à des différences de salinité ou de température). Ils sont considérés comme constants.
Des courants plus localisés sont engendrés par le vent ou par les marées. Ils peuvent prendre un caractère giratoire et engendrer de grands tourbillons comme le célèbre Saltstraumen (Maelstrom).
Des mouvements isolés peuvent être causés par des phénomènes catastrophiques (séismes, éruptions volcaniques, gli
ssements de terrain) sous forme de tsunamis, d’ondes solitaires ou solitons.

Salinité
Une caractéristique de l’eau de mer est bien sûr d’être salée. Cette salinité est de l’ordre de 37 en Méditerranée, et environ 35 dans les océans. Il y a donc un kilogramme de sel dans 30 à 35 litres d’eau de mer.
Le sel de mer est un composé dont le nom complet en chimie est chlorure de sodium. Il tend à se dissoudre dans l’eau jusqu’à une concentration de saturation de 359 g/l. Si on tente d’augmenter la concentration au-delà de cette valeur, par évaporation de l’eau, une partie du sel revient à l’état solide (solidification ou cristallisation) et se dépose. La valeur de la salinité des mers étant largement inférieure, le sel ne se dépose pas au fond des mers. Comme il ne s’évapore pas non plus, il est piégé dans la mer.
Certains sols et roches continentales contiennent du sel. Lorsque ces roches sont exposées à la pluie ou aux écoulements d’eau souterrains, une partie du sel sera dissous et rejoindra les rivières puis la mer. Étant donné que ce sel ne reste pas mais est constamment évacué, la salinité des rivières restera la plupart du temps très basse.
Les dépôts de sel peuvent se faire naturellement lorsque la concentration en sel d’une mer ou d’un lac salé a augmenté au-delà de la saturation. Cela peut se produire dans des zones continentales où il n’existe aucun écoulement vers les océans, comme la Mer Morte.
Un autre cas est celui de la Méditerranée, qui à certaines époques géologiques a fonctionné comme un marais salant : sa liaison avec les océans au détroit de Gibraltar étant plus étroite, elle ne permettait pas les échanges d’eau dans les deux sens comme cela se produit actuellement. D’autre part, l’évaporation étant plus forte que les précipitations et apports d’eau douce (ce qui est toujours le cas), c’est donc un apport océanique qui compensait le déficit. Il y avait donc une entrée de sel qui n’était compensée par aucun export. Cela a entraîné des dépôts de sel très importants au fond de la Méditerranée et a semble-t-il eu également une influence sur la salinité des océans. En effet l’estimation de l’apport de sel à l’océan global par l’ensemble des rivières au cours des temps géologiques est supérieure d’au moins un ordre de grandeur à la masse de sel dissoute dans les océans.~

Niveau des mers
Le niveau des mers s'élève, notamment sous l'effet de la fonte des glaces continentales et une dilatation thermique de l'eau provoquée par le réchauffement du climat. L'élévation du niveau des mers constitue un grave défi pour toutes les populations côtières ainsi que pour l'économie de nombreux pays.
La mesure précise du niveau des mers est possible depuis 1993 grâce à des satellites (Topex-Poséidon, puis Jason-1 et Jason-2)
Cependant, les physiciens ont remarqué que le niveau des océans monte moins vite que ce que la fonte des glaces ne le laisserait supposer. Selon une étude publiée dans la revue Global and planetary change vers novembre 2008, le niveau des mers a monté de 3,3 mm par an de 1993 à 2003 et de 2,5 mm par an depuis 2003. L'étude attribue ce décalage au réchauffement plus lent des mers.
Depuis 2003, la fonte des glaces contribue pour 1,9 mm par an à la montée des mers, pour moitié due à la fonte des deux calottes pôlaires et pour moitié à la fonte des glaciers d'altitude.


Mer et société
Aspects économiques
Le mer constitue une ressource économique majeure pour les régions côtières : pêche, tourisme, transport et logistique (activité portuaire), salines.

Aspects culturels
La haute mer, comme la montagne, ont longtemps majoritairement été vus par les hommes comme des milieux hostiles et dangereux, servant essentiellement de réserve de ressources naturelles (en particulier de protéines à travers les poissons). Cette donnée semble avoir été modifiée en occident avec le mouvement du préromantisme de la fin du XVIIIe siècle, puis du romantisme du début XIXe siècle. La beauté de la mer à travers ses aspects naturels a alors été célébrée par les poètes : son apparence infinie, la force de ses tempêtes, etc.
La mer s'est alors parée de certaines vertus humaines, telle la liberté (Le fameux "homme libre, toujours tu chériras la mer" de Baudelaire).

La journée de la mer
La Commission européenne a proposé la date du 20 mai pour célébrer la mer en Europe, à partir de 2008, pour valoriser la culture et le patrimoine maritime. Cette journée pourra se traduire par des opérations "portes ouvertes" (ports ouverts), des actions environnementales impliquant notamment musées et aquariums, conférences, etc. la Commission fournissant gratuitement des informations et brochures sur cette initiative.