mardi 20 janvier 2009

la révolution lumineuse

Depuis plus d’un siècle, nous nous y étions habitué. Elle était présente partout : à la maison, au travail, dans les transports, dans la rue. Elle est aujourd’hui condamnée à disparaître de notre quotidien ! Elle, c’est la lampe à incandescence. La révolution du secteur de l’éclairage, public et privé, est en marche. Participons-y !


Nos vieilles ampoules à incandescence disparaîtront certainement d’une grande partie du monde dans les années à venir. Déjà, de Cuba à l’Australie, des Etats ont franchi le pas et se sont engagés à en interdire l’usage dans les cinq ans à venir. L’Union Européenne réfléchi actuellement aux modalités de son interdiction prochaine.

Il faut dire que les 11,5 milliards d’ampoules produites chaque année concourent grandement au changement climatique qui s'accélère en ce début de siècle. En effet, selon l’Agence Internationale de l’Énergie, l’éclairage pompe près de 20% de la production mondiale d’électricité, ce qui représente, en terme d’émission annuelle de dioxyde de carbone, 1.700 millions de tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère.

Quelle alternative ?

Non, nous n’allons pas revenir à ses aïeules la bougie ou la lampe à graisse. Des sources lumineuses alternatives existent, pour la plupart depuis de nombreuses années, telles les lampes fluocompactes ou encore les diodes électroluminescentes (les LED – Light-Emitting Diode). Bien que de gros progrès restent à faire pour optimiser la consommation et donc le rendement lumineux de ces sources alternatives, leur évolution est actuellement rapide.

Les ampoules ''basse consommation'' ou lampes fluocompactes, malgré un coût unitaire à l'achat encore très supérieur (environ 8 fois) aux ampoules ''classiques'' à incandescence, sont, à l'utilisation, beaucoup plus rentables. Une lampe fluocompacte est une lampe qui fonctionne sur le principe de la luminescence, c’est-à-dire, à l'instar des tubes néons, qu’une décharge électrique traverse un gaz qui émet une lumière ultraviolette. En moyenne, il existe un facteur cinq entre la puissance électrique d'une lampe fluocompacte de même flux lumineux qu'une lampe à incandescence classique. Par exemple, une lampe fluocompacte de 11W a le même flux lumineux qu’une lampe ‘’classique’’ à incandescence de 60W.

Aujourd’hui encore, la lampe fluocompacte peine à s’imposer sur le marché de la lumière, et il n'est pas rare de voir les consommateurs lui préférer une ampoule traditionnelle ; essentiellement à cause du surcoût apparent des lampes à économies d'énergie. Pourtant ce préjugé ne résiste pas longtemps à l'épreuve du coût comparatif. En effet une ampoule de 720 lumen éclairée 8h/jours consomme par an (soit 2920 heures) 17,50€ si elle est à incandescence (60 W) contre seulement 3,20€ si elle est à économie d'énergie (11 W). Il faut également prendre en compte que l'on aura besoin de trois ampoules à incandescence car leur durée de vie moyenne est d'environ 1.000 heures, contre environ 6.000 heures pour une lampe fluocompacte. Après un rapide calcul, il est évident de constater que le surcoût d'achat de la lampe fluocompacte est très rapidement amortit.

Si le coût à l’achat des lampes fluocompactes est si disproportionné comparé aux ampoules à incandescence, c’est essentiellement dû à l’oligopole dans le secteur des sources de lumière. Les trois premières entreprises (Philips, General Electric et Osram) se partageant près de 90% du marché, elles s’arrangent pour peser de leur poids sur le cours de la lumière industrialisée.

Dans ce premier temps du changement, optons tous, dès aujourd’hui, pour ces lampes à basse consommation. Les LED viendront prochainement parfaire la révolution lumineuse. Ces composants électroniques ont en effet tous les caractères de la lumière du futur : ils sont peu consommateur d’énergie (environ 1W) ; leur durée de vie, d’environ 100.000 heures, permettrait de n’en changer que tous les 35 ans (à raison d’une consommation quotidienne de 8 heures); et leurs très petites dimensions est une base de créativité et de déclinaison des usages quasi infinie. L’oligopole a, malheureusement pour le consommateur, flairé la bonne affaire et investit dans ces technologies pour contrer les spécialistes des LED telle l’entreprise nipponne Nichia qui a récemment mis au point une LED à lumière blanche.

Prochainement pour nos écrans, les diodes organiques

Aujourd’hui, les LED sont utilisés pour l’éclairage automobile, notamment pour les feux arrières, et l’éclairage public, tels les feux tricolores grenoblois ou l’éclairage nocturne du Buckingham Palace à Londres. Demain, la génération des OLED, diodes électroluminescentes organiques, composées d’atomes de matériaux organiques comme le carbone, permettra la fabrication de surfaces lumineuses fines et souples… Imaginez juste quelques secondes les possibilités offertes par ce matériau.

La révolution lumineuse est en marche. Agissons dès aujourd’hui. Modifions nos comportements de consommateurs et d’utilisateurs de lumière. Première étape : recyclons nos désormais désuettes ampoules à incandescences et éclairons nous aux fluocompactes tout en maîtrisant notre consommation de lumière en ne laissant pas de lampes inutilement allumées.

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