samedi 24 janvier 2009

la définition de l´éthique

L'éthique est classiquement considérée comme l'une des trois branches de la philosophie, à côté de la physique et de la logique (par exemple, chez les Stoïciens, chez Kant). L'éthique est la connaissance normative du comportement humain, dont la fin est la connaissance et l'action droites : les Stoïciens grecs privilégient la connaissance, les Romains l'action. Pour ces philosophes, il s'agit de connaître les normes de la nature, c'est-à-dire de la raison (car le monde physique est informé selon ses lois qui sont l'expression du divin) ; cette connaissance est la sagesse, état de la psyché (âme) qui la rend en quelque sorte invincible. En ce sens, l'éthique suppose une maîtrise surhumaine des passions ; au point de vue des Anciens, cette maîtrise rapproche du dieu du monde.

L'éthique permet de déterminer ce qui est "bon" et ce qui est "mauvais", ce qu'il est légitime de faire, et ce qui est illégitime. L'usage moderne de ce mot tend à le rendre équivalent à la « morale » ("morale" et "éthique" sont des mots d'origine respectivement latine et grecque qui ont tous deux le sens de "moeurs" : les philosophes emploient souvent les deux termes en leur donnant des sens différents, variables d'un philosophe à l'autre).

L'étude du fondement de la morale est une question philosophique difficile. Plusieurs philosophes affirment qu'une éthique repose nécessairement sur une métaphysique (Schopenhauer), ou tout du moins qu'elle requiert des postulats d'ordre métaphysique (Kant). Hume soutient qu'on ne peut inférer une éthique normative de propositions factuelles ou de prémisses descriptives (on ne peut pas passer de l'être au devoir-être). Un utilitariste tel que John Stuart Mill fait dériver les règles morales de l'expérience, qui a permis aux hommes d'acquérir "des croyances fermes concernant les effets de certaines actions sur leur bonheur". Le fondement de la morale sera trouvé selon les cas dans une théologie morale, dans une anthropologie philosophique (qu'est-ce que l'homme et que doit-il être ?), ou dans une approche non dogmatique qui privilégie la cohérence des principes éthiques plutôt que la recherche de leur fondement (ce qui est la tendance moderne).

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