vendredi 12 décembre 2008

« La récession saigne la presse quotidienne américaine »

De nombreux journaux ont été mis en vente.
La presse quotidienne américaine vit très mal la récession. La chute des ventes au numéro, en moyenne de près de 5 %, est aggravée par un recul marqué des annonces publicitaires. Pour la première fois depuis les années 1930, les journaux aux États-Unis se préparent à trois années consécutives de recul de leurs recettes publicitaires. Les mesures d'économie se multiplient. Les plus visibles sont les réductions d'effectifs et le rétrécissement des zones de distribution. Le numéro un de la presse quotidienne, Gannett, propriétaire de 85 quotidiens dont le numéro un, USA Today, supprime 2 000 postes. Tribune, le numéro deux, propriétaire de 12 quotidiens qui représentent 5,3 % du marché, vient de se placer sous la protection du régime des faillites.
Il donne un exemple de ce qui attend d'autres groupes qui ne parviendraient pas à renégocier leurs dettes. Ses journaux comme le Chicago Tribune et le Los Angeles Times poursuivent certes leur activité, mais l'humeur est sombre dans leurs rédactions déjà déstabilisées par plusieurs plans d'économies.
E.W. Scripps, lassé de perdre plus d'un million de dollars par mois avec le Rocky Mountain News, a décidé de céder ce journal de Denver (Colorado). Des dizaines d'autres quotidiens sont désormais à vendre aux États-Unis, parmi lesquels le San Diego Union Tribune du groupe Copley Press et le Miami Herald qui appartient à McClatchy Co. Le New York Times, dont les ventes reculent et qui fait face à une échéance de crédit de 400 millions de dollars en mai, en est réduit à hypothéquer son building de la VIIIe Avenue, dans l'espoir de dégager 225 millions de dollars. Cette année, même le Washington Post aura perdu de l'argent. Son magazine haut de gamme Newsweek aurait même décidé de réduire sa pagination et ses effectifs.
La fragmentation de l'industrie continue certes de faire obstacle à de vastes économies d'échelle. Mais dans un contexte où les recettes publicitaires, y compris les publicités en ligne, chutent de plus de 15 %, les acquéreurs sont rares. Parfois les mesures d'économies ont des effets collatéraux aggravants. Ainsi la décision de l'Atlanta Journal Constitution d'abandonner sa distribution dans certains contés éloignés de la capitale de Georgie, a précipité un plongeon de près de 14 % de ses ventes. Ce n'est guère incitatif pour un annonceur.
In "LE FIGARO"
Solange Marques 11ºc

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