mercredi 3 juin 2009

la mer

Le terme générique de mer recouvre plusieurs réalités et peut désigner une grande étendue d’eau salée, une grande étendue d’eau salée différente des océans et une grande étendue sombre à la surface de la Lune.

Les définitions

Grande étendue d’eau salée

Cette définition confond les océans, les mers fermées ou ouvertes ainsi que les grands lacs salés. On la retrouve dans un contexte historique (du temps de Christophe Colomb, l'océan Atlantique porte le nom de mer océane) ou familier (opposition de la mer et de la montagne dans les vacances, la mer est bonne ? pour évoquer la température de l'eau aussi bien océanique que maritime).

Grande étendue d’eau salée différente des océans
Cette définition plus géographique apporte un classement dans les étendues d'eau salée. Les océans sont les plus grandes étendues d'eau salée. Viennent ensuite les mers de tailles variables. Les mers peuvent être ouvertes ou fermées c'est-à-dire en contact ou non avec les océans. Si elle est entourée quasiment de tous côtés par des terres, comme la mer Noire, elle est qualifiée de mer intracontinentale ou intercontinentale, tandis qu’une mer largement ouverte sur l’océan, comme la mer de Chine, est une mer bordière ; elle est dite épicontinentale quand elle recouvre un plateau continental, comme la mer du Nord.
Si la mer est en contact avec un océan elle se distingue de ce dernier par sa position géographique généralement enclavée entre des masses terrestres ou simplement limitée par le plateau continental. Ex. : La Manche communique avec l’océan Atlantique par la mer Celtique, mais elle s’en distingue par sa position médiane entre les côtes sud de l’Angleterre et les côtes nord de la France. Une mer en contact avec un océan peut se distinguer par des conditions physiques particulières. Ex. : la Méditerranée communique avec l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar. Elle se distingue de l’océan par sa position enclavée entre l’Europe, l’Asie (Proche-Orient) et l’Afrique et par des conditions maritimes différentes (différentiel de température entre l’océan et la mer, faune et flore distinctes, marée de plus faible amplitude pour la Méditerranée...). Autre exemple : la mer des Sargasses avec son accumulation d’algues brunes au large de la Floride se distingue de façon arbitraire de l’océan Atlantique.
Le terme de mer est aussi utilisé pour désigner certains grands lacs, en particulier lorsqu’ils n’ont pas de cours d'eau dans lesquels ils se déversent. C’est le cas par exemple de la mer Caspienne ou encore de la mer d'Aral. On parle alors souvent de mer fermée.

Grande étendue sombre à la surface de la Lune
Enfin, les grandes plaines lunaires sombres, situées en majorité sur la surface visible de la Lune, satellite naturel terrestre, sont par convention dénommées "Mers" (ex : Mer de la Tranquillité). Ces grandes plaines basaltiques avaient en effet été considérées comme des étendues d’eau par les premiers astronomes, avant l’utilisation de la lunette par Galilée pour l’observation du ciel.

Définition selon le droit international
En droit international, on appelle « mer » l’espace situé au-delà de la laisse de basse mer.
La mer comprend :
le fond marin (parfois dénommé plancher océanique et son sous-sol
la colonne d’eau et la surface
l’espace aérien surjacent.

Physique
Les mouvements de la mer
La mer est en perpétuel mouvement. Dans l’antiquité, celui-ci était attribué à des divinités : les colères de Poséidon, les jeux des Néréides, les monstrueux Charybde et Scylla.
Les mouvements de la mer sont complexes ; pour mieux les analyser, ils sont décomposés en mouvements élémentaires, dont les causes et les lois peuvent être étudiées séparément.
On distingue des mouvements ondulatoires, sous forme d’oscillations verticales :
la houle est provoquée par le vent ; sa période est de l’ordre de la seconde ou de la dizaine de seconde et son amplitude peut atteindre plusieurs dizaines de mètres.
le clapotis est le mouvement que l’on constate dans un port, c’est la combinaison des houles réfléchies sur les parois.
les seiches, constatées dans les ports et les bassins ; d’une période variant d’une minute à plusieurs minutes, leurs amplitudes sont faibles (quelques dizaines de centimètres).
la marée est due à l’attraction de la lune et du soleil ; sa période est d’environ 12 heures, et son amplitude, très variable en fonction du lieu géographique, peut atteindre plus de dix mètres.
Les mouvements des courants sont des déplacements horizontaux.
Les grands courants ont pour origine des différences de densité de l’eau de mer (due à des différences de salinité ou de température). Ils sont considérés comme constants.
Des courants plus localisés sont engendrés par le vent ou par les marées. Ils peuvent prendre un caractère giratoire et engendrer de grands tourbillons comme le célèbre Saltstraumen (Maelstrom).
Des mouvements isolés peuvent être causés par des phénomènes catastrophiques (séismes, éruptions volcaniques, gli
ssements de terrain) sous forme de tsunamis, d’ondes solitaires ou solitons.

Salinité
Une caractéristique de l’eau de mer est bien sûr d’être salée. Cette salinité est de l’ordre de 37 en Méditerranée, et environ 35 dans les océans. Il y a donc un kilogramme de sel dans 30 à 35 litres d’eau de mer.
Le sel de mer est un composé dont le nom complet en chimie est chlorure de sodium. Il tend à se dissoudre dans l’eau jusqu’à une concentration de saturation de 359 g/l. Si on tente d’augmenter la concentration au-delà de cette valeur, par évaporation de l’eau, une partie du sel revient à l’état solide (solidification ou cristallisation) et se dépose. La valeur de la salinité des mers étant largement inférieure, le sel ne se dépose pas au fond des mers. Comme il ne s’évapore pas non plus, il est piégé dans la mer.
Certains sols et roches continentales contiennent du sel. Lorsque ces roches sont exposées à la pluie ou aux écoulements d’eau souterrains, une partie du sel sera dissous et rejoindra les rivières puis la mer. Étant donné que ce sel ne reste pas mais est constamment évacué, la salinité des rivières restera la plupart du temps très basse.
Les dépôts de sel peuvent se faire naturellement lorsque la concentration en sel d’une mer ou d’un lac salé a augmenté au-delà de la saturation. Cela peut se produire dans des zones continentales où il n’existe aucun écoulement vers les océans, comme la Mer Morte.
Un autre cas est celui de la Méditerranée, qui à certaines époques géologiques a fonctionné comme un marais salant : sa liaison avec les océans au détroit de Gibraltar étant plus étroite, elle ne permettait pas les échanges d’eau dans les deux sens comme cela se produit actuellement. D’autre part, l’évaporation étant plus forte que les précipitations et apports d’eau douce (ce qui est toujours le cas), c’est donc un apport océanique qui compensait le déficit. Il y avait donc une entrée de sel qui n’était compensée par aucun export. Cela a entraîné des dépôts de sel très importants au fond de la Méditerranée et a semble-t-il eu également une influence sur la salinité des océans. En effet l’estimation de l’apport de sel à l’océan global par l’ensemble des rivières au cours des temps géologiques est supérieure d’au moins un ordre de grandeur à la masse de sel dissoute dans les océans.~

Niveau des mers
Le niveau des mers s'élève, notamment sous l'effet de la fonte des glaces continentales et une dilatation thermique de l'eau provoquée par le réchauffement du climat. L'élévation du niveau des mers constitue un grave défi pour toutes les populations côtières ainsi que pour l'économie de nombreux pays.
La mesure précise du niveau des mers est possible depuis 1993 grâce à des satellites (Topex-Poséidon, puis Jason-1 et Jason-2)
Cependant, les physiciens ont remarqué que le niveau des océans monte moins vite que ce que la fonte des glaces ne le laisserait supposer. Selon une étude publiée dans la revue Global and planetary change vers novembre 2008, le niveau des mers a monté de 3,3 mm par an de 1993 à 2003 et de 2,5 mm par an depuis 2003. L'étude attribue ce décalage au réchauffement plus lent des mers.
Depuis 2003, la fonte des glaces contribue pour 1,9 mm par an à la montée des mers, pour moitié due à la fonte des deux calottes pôlaires et pour moitié à la fonte des glaciers d'altitude.


Mer et société
Aspects économiques
Le mer constitue une ressource économique majeure pour les régions côtières : pêche, tourisme, transport et logistique (activité portuaire), salines.

Aspects culturels
La haute mer, comme la montagne, ont longtemps majoritairement été vus par les hommes comme des milieux hostiles et dangereux, servant essentiellement de réserve de ressources naturelles (en particulier de protéines à travers les poissons). Cette donnée semble avoir été modifiée en occident avec le mouvement du préromantisme de la fin du XVIIIe siècle, puis du romantisme du début XIXe siècle. La beauté de la mer à travers ses aspects naturels a alors été célébrée par les poètes : son apparence infinie, la force de ses tempêtes, etc.
La mer s'est alors parée de certaines vertus humaines, telle la liberté (Le fameux "homme libre, toujours tu chériras la mer" de Baudelaire).

La journée de la mer
La Commission européenne a proposé la date du 20 mai pour célébrer la mer en Europe, à partir de 2008, pour valoriser la culture et le patrimoine maritime. Cette journée pourra se traduire par des opérations "portes ouvertes" (ports ouverts), des actions environnementales impliquant notamment musées et aquariums, conférences, etc. la Commission fournissant gratuitement des informations et brochures sur cette initiative.

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